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Projet d’hôtel logistique à La Valentine : de nombreuses carences

Le groupe Frey prévoit la réalisation d’un hôtel de logistique urbaine dans le quartier de la Valentine à l’est
de Marseille sur près de 11 ha.

Composé de six cellules logistiques d’une surface de plancher d’environ 3 000 m² chacune et de leurs bureaux associés, le projet devrait voir le jour près des axes routiers RD2 au nord et RD2D à l’est, ainsi que par le cours d’eau de l’Huveaune et la voie ferrée de la ligne de Marseille-Saint-Charles à Vintimille au sud. Il s’agit d’un ancien site industriel ( usine SBM produisant des pesticides et des engrais chimiques ) dont l’activité a cessé en janvier 2007 et qui fait depuis l’objet de servitudes d’utilité publiques.

Selon l’étude d’impact, l’opération « a pour ambition de développer une offre commerciale absente du territoire qui permet de capter les flux entrants de marchandises pour optimiser ensuite les livraisons en organisant une distribution mutualisée du « dernier kilomètre » à partir d’un vaste point de stockage en agglomération“.

La MRAE étrille le projet

Dans un avis publié ce 5 janvier, la MRAe pointe les nombreuses carences du projet.

La MRAe souligne que le dossier qui lui est soumis s’écarte de la notion de projet. En effet, compte tenu du périmètre de projet qui a été soumis à évaluation environnementale après examen au cas par
cas, les incidences des opérations de construction d’un hôtel de logistique urbaine et d’un restaurant
doivent être évaluées dans la même étude d’impact.

Le dossier ne justifie pas le dimensionnement de l’hôtel de logistique urbaine, ni sa localisation. Il ne
présente pas d’analyse comparative de sites potentiels d’implantation à l’échelle intercommunale et
communale. Aucune stratégie de développement d’un système de desserte et de distribution décarbonées n’est évoquée alors qu’un tel projet constitue une opportunité particulière de concrétiser
les objectifs de la stratégie nationale bas carbone visant à atteindre une neutralité carbone pour les
transports à l’horizon 2050.

L’étude d’impact ne donne aucune indication sur la population environnante (résidents, travailleurs) qui sera potentiellement exposée aux nuisances générées ou accrues par le projet.

Concernant les nuisances sonores et l’émission de polluants atmosphériques, l’étude n’évalue pas
l’impact du trafic supplémentaire induit par le projet sur les riverains et les futurs usagers, à partir de
données de trafic avec et sans projet, vingt ans après la mise en service.

La MRAe relève qu’aucune estimation quantitative des émissions de gaz à effet de serre des phases
de travaux et d’exploitation n’est fournie.

Le dossier ne quantifie pas les impacts bruts et résiduels de projet sur le milieu naturel, ce qui ne
permet pas de s’assurer de la pertinence de leur hiérarchisation. La MRAe relève que le formulaire
d’évaluation simplifiée des incidences Natura 2000 joint au dossier n’est pas renseigné.

L’étude d’impact n’évalue pas les effets du projet sur les perceptions visuelles à l’échelle rapprochée et
lointaine.

Ainsi que les habitants du quartier

Les habitants s’opposent à la construction de cette plateforme pouvant accueillir 6 cellules logistiques et 20 quais poids lourds. Un afflux de camions dans un quartier déjà saturé par la présence d’une vaste zone commerciale. Ils pointent aussi les conséquences en matière de nuisances sonores et de pollution de l’air.

Un recours gracieux a été déposé.


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