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L’extension de la carrière de la Malespine à Gardanne contestée

L’enquête publique pour le renouvellement de l’exploitation du site par Durance Granulats pour 15 années supplémentaires a été clôturée en mai 2024. Pourtant, une nouvel arrêté prolongeant la phase de décision de la demande d’autorisation environnementale a été accordé jusqu’au 11 octobre 2024.

L’Association de lutte contre toutes les nuisances et pollutions de Gardanne-Meyreuil (ALNP) et le comité d’intérêts de quartier Gardanne Est, soutenus par France Nature Environnement Bouches-du-Rhône s’interrogent sur le sens de cette prolongation.

60% des personnes qui ont émis un avis au cours de cette enquête publique, essentiellement des habitants ou des associations locales se sont opposées à la demande de Durance Granulats en mettant un avis défavorable. Les 40% qui ont émis un avis favorable avaient des intérêts immédiats avec Durance Granulats.

Sans répondre aux arguments des citoyens, le Commissaire Enquêteur a mis un avis favorable au projet

Pourtant, les avis des spécialistes de l’environnement (MRAE), la DREAL, le conseil scientifique ont été très critiques sur la demande de Durance Granulats dans les documents qui étaient présentés dans l’enquête publique. Mais au final le vote des instances de ces organismes n’a pas correspondu à ce qui était écrit. Le conseil scientifique par exemple reconnaissait que jamais ce site n’aurait dû être exploité des l’origine pour ne pas mettre en cause des espèces rares de la faune et de la flore et pourtant au moment du vote l’instance a émis un avis favorable sans doute pour d’autres intérêts, à la poursuite de l’exploitation et à son extension.

Il manque un dossier essentiel à ce dossier d’enquête publique : celui de l’accord entre la SEMAG et Durance Granulats

Le terrain appartient à Durance Granulats qui creuse et fabrique des matériaux sur le site. Mais dès que la carrière a atteint la profondeur prévue, la SEMAG entre en jeu et remblaie avec des ordures et déchets métropolitains ce qui a été creusé sur un terrain qui ne lui appartient pas. Un accord permet cela. C’est la SEMAG qui peut alors fabriquer du gaz avec ces ordures et déchets et lorsque l’alvéole au bout de plusieurs années est remplie par ces déchets, doit remettre le site comme à son origine. Cela ne se produit pas. Nous avons réclamé cet accord à Durance Granulats qui nous a répondu que cela ne nous regardait pas. Nous l’avons demandé à la SEMAG qui ne nous répond pas. Nous l’avons demandé à M. le Préfet il ne nous a pas répondu non plus. La colère est importante chez les riverains, la population, les associations qui les représentent.

En effet toute la partie de plusieurs dizaines de pages présentée par Durance granulats avec des dessins à l’appui, qui concerne la remise en état du site qui est fondamentale pour les riverains est une vaste plaisanterie que M. le Préfet n’aurait jamais du accepter dans cette enquête.

La mairie de Gardanne a validé le projet sans ciller et n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien. 

Durance Granulats ne remblaiera jamais ce qu’elle creuse, ne remettra jamais le site comme cela est écrit dans l’enquête publique

C’est la SEMAG qui est chargée de remettre le site en état, ce qu’elle fait extrêmement mal. Cette remise en état ne se fait pas avec des remblais de roches comme cela est affirmé dans l’enquête publique mais avec des ordures. Cela aboutit à ce que nous n’ayons aucune garantie que les nappes phréatiques ne seront pas polluées dans le temps, comme c’est la cas pour ALTEO, nous le savons aujourd’hui même si la situation est différente. Cela aboutit également à ce que pendant des décennies les riverains respirent un air pestilentiel, les arrêtés préfectoraux se sont succédés sur ce point pour que ces odeurs disparaissent. Cela n’a servi à rien.

Nous dénonçons cette situation et notamment  l’insuffisance d’étude sur la qualité de l’air, les odeurs, le bruit, les poussières et les atteintes portée à la biodiversité et aux écosystèmes.