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Lettre du président n°75 septembre 2015

Lettre du président N° 75

Mots-clé : mobilisation climat, COP21, campagne « Refaisons le climat », représentation des ONG au Comité Economique et Social Européen

Sur notre mobilisation climat

La COP21 arrive à grands pas. Dans moins de 3 mois, la France accueillera l’un des plus importants événements diplomatiques de ces dernières années. L’enjeu est comme vous le savez de taille : engager un profond changement de notre modèle de développement pour limiter le réchauffement climatique à + 2 degrés, seuil au-delà duquel les effets seraient incontrôlables.

Depuis près de 2 ans notre fédération se mobilise dans le cadre de notre campagne « Refaisons le climat ». En effet, si la lutte contre les changements climatiques doit faire l’objet d’un accord international, c’est bien au niveau des territoires que résident, se mettent en œuvre et se développent les solutions, portées par la société civile. Notre rôle est donc incontournable.

D’ici et pendant la COP21, notre mobilisation s’annonce riche et variée.

Du 25 au 27 septembre, 3 grands événements portés par plus d’une dizaine de nos fédérations territoriales viendront embraser les régions à Grenoble, Montpellier et Rennes dans une atmosphère conviviale et festive. Plusieurs dizaines de milliers de personnes y sont attendues.

Parallèlement, des dizaines d’actions seront menées dans de nombreux territoires : conférences, ciné-débat, animations…

En novembre, les outre-mers se mobiliseront avec l’Urapeg FNE-Guadeloupe à Point à Pitre.

Du 29 novembre au 12 décembre, nous ne relâcherons pas nos efforts. Le 29 novembre, à la veille de l’ouverture des négociations, une grande marche sera organisée à Paris, mais aussi en région et à l’international. Les centaines de milliers de personnes mobilisées adresseront ainsi un message clair et puissant aux Etats. Ces marches constitueront une occasion pour notre mouvement de témoigner de notre capacité à mobiliser et d’apparaitre comme un acteur clef de la question climatique. Nous vous invitons fortement à vous mobiliser à cette occasion. Nous reviendrons rapidement vers vous à ce sujet.

Puis nous serons présents dans différents espaces en Ile de France : dans la zone officielle des négociations dite « zone bleue » et dans l’espace « générations climat » organisé en parallèle par la présidence française au Bourget, au Grand palais au sein de « solutions climat 21 » organisé par le Club France du Comité 21 etc.

Retrouvez la présentation complète de notre dispositif sur la page dédiée de notre site internet : http://www.fne.asso.fr/fr/nos-actions/climat/fne-se-mobilise/

Retrouvez la liste de tous les outils que nous mettons à votre disposition pour cette grande mobilisation : https://civicrm.fne.asso.fr/sites/default/files/civicrm/sVARF/Fichiers/Les%20outils%20et%20supports%20COP21-Climat%20disponibles.pdf

Au-delà de ce que contiendra l’accord qui ressortira de ces négociations, la réussite de COP21 s’évaluera également à la force de la mobilisation et la prise de conscience citoyenne sur les enjeux climatiques que nous aurons contribuées à faire émerger. Ensemble : refaisons le climat !

Le chemin de Bruxelles interdit aux APNE par le gouvernement français ?

Dans le cadre d’un dialogue environnemental amélioré, le Grenelle de l’Environnement a marqué une étape qui semblait irréversible : les APNE et ONG environnementales sont invitées à la même table que les autres acteurs de la société civile dans de nombreuses instances. Au niveau national, l’évolution du CES en CESE en est une preuve éclatante. 12 conseillers se sont parfaitement intégrés au CESE lors de la mandature 2010-2015 et la qualité de leur contribution a été reconnue par tous les autres acteurs. Pour le Comité Economique et Social Européen (http://europa.eu/about-eu/institutions-bodies/eesc/index_fr.htm), ce sont 2 représentants du secteur de l’environnement qui ont siégé dans le groupe « activités diverses »lors de la mandature qui arrive à échéance.

Selon les méthodes habituelles, au mois de juin, Le ministère a contacté la FNH et FNE pour solliciter les candidatures pour la mandature 2010-2015. Les CV ont été aussitôt transmis. Dans toutes les représentations institutionnelles de ce type, la demande du ministère vaut acte de candidature. C’était sans compter avec des décisions ministérielles occultes et contraires aux textes européens.

Depuis le contact du mois de juin, le ministère n’ayant jamais informé les associations, c’est par une indiscrétion que nous avons appris début août que la transmission à Bruxelles avait oublié (sic) les candidatures associatives. En période estivale, les manœuvres ministérielles étaient faites à notre insu et sans aucun retour d’information.

Et quelle ne fut pas notre surprise de découvrir qu’un des postes était pourvu par un élu socialiste de Poitou-Charentes, ami de Ségolène Royal : cette proposition est en contradiction avec les textes réglementant le CES Européen. Selon la composition même du CES Européen, ce conseil comprend exclusivement des représentants de la société civile. Les élus peuvent s’exprimer au sein d’une instance spécifique : le Conseil des Régions (http://cor.europa.eu/fr/Pages/home.aspx). Il est inadmissible que ceux-ci viennent usurper des sièges attribués à la société civile.

En période estivale, tous les ministères contactés mentionnaient poliment qu’ils n’étaient pas au courant…. Alors que le courrier transmis début août à l’Union Européenne émanait des mêmes ministères. Etrange silence !

Pour préparer les nominations des conseillers européens, chaque gouvernement national transmet ses propositions à l’Union Européenne. Ensuite, c’est le Conseil de l’UE qui nomme les conseillers. L’échéance du renouvellement étant prévue pour mi-septembre, seule, FNE s’est mobilisée avant que la Commission soit amenée à statuer. Pour faire valoir notre droit, nous avons dû employer des moyens juridiques, un constat d’échec face à un gouvernement « autiste ».

Cette situation est tout simplement absurde ! Alors que quelques agitateurs séquestrent un directeur de Parc National et obtiennent une décision totalement illégale du MEDDE, le Premier Ministre – complice ou floué? – refuse d’appliquer les règles de composition du CES Européen. La question est plus grave. Notre gouvernement est en train de promouvoir l’image de la France sur la scène internationale en organisant la COP 21. Au même moment, le ministère exclut les associations du dialogue européen et de la façon la plus odieuse possible en omettant totalement de prévenir les intéressés.

Alors que plus de 80% des textes sont élaborés au niveau européen, la démarche du gouvernement français ressemble vraiment à un combat d’arrière-garde. Avec 3 ans de recul, il nous semble que le grand retour en arrière, c’est maintenant.

Totalement solidaires pour défendre une présence associative au niveau européen, FNH et FNE ont multiplié les démarches auprès de toutes les instances nationales ou européennes : à ce jour, aucun résultat concret mais nous n’abandonnons pas.

Aux dernières nouvelles, grâce à notre combat, nous attendons la confirmation de ce qui nous était dû -par un vote du Conseil de l’UE prévu le 18 septembre – : Michel DUBROMEL devrait nous représenter aux côtés de Thierry LIBAERT pour FNH. Obstination et vigilance devraient payer, face à un gouvernement toujours aussi peu ouvert aux environnementalistes.

Bien à vous,

Denez L’Hostis, président de FNE